Discution.....

                                     Maxime t’es propos mon peinés pour toi. Ta vision Max' n’est pas erronée. C’est les pressions diverses autour de toi : Ta famille, tes connaissances, les torchons de journaux que tu t’obstines à lire etc !

                                     Soit fière de tes actions, elles sont le prolongement de tes idées. Que tu soit déçu du résultat je te l’accorde. Ce n’est pas de votre faute. Poses-toi une question : N’en voulez-vous pas un peu trop ? J’ai appris qu’un petit mieux est grand contre du rien…

J’ai lu avec intérêt tes impressions au retour de là bas. Je comprends ton ressenti. Difficile d’effacer ce genre d’images elles ruinent tes nuits. Tu es touchant de candeur même après deux ans. Je veux pas te faire peur, mais pour répondre à ta question : Ça fait pour moi quarante ans. Elles flottent encore dans mes pensées. Simplement elles se sont émoussées. Elles me dérangent parfois et à d’autre je laisse défiler dans l’indifférence. Tu n’y peux rien.

Tu sais maintenant que la beauté se marie souvent avec la misère. Cette expérience te permet de comprendre que les regards d’enfants cachent souvent la mort la plus sale.

En fréquentant cette arrogance du miséreux qui exige. Cette haine qui transpire derrière les prières. La violence latente. La loi du plus fort. Le mépris total du faible. On se forme à une compréhension plus juste, qui rend ensuite tes décisions plus ciblées.

Comprends-tu mieux ma position ? Étant entendu que ça ne me sert pas d’excuse. J’ai aussi ma part d’ombre. J’ai mes blessures suintantes que je dissimule…..

La moralité du blanc est une erreur coupable dans ces situations. J’ai choisi moi, à mon époque, de les aider en cassant ceux qui les réduisaient à cet état. En leur donnant la possibilité de se défendre. De faire durer le bon en utilisant les armes du ‘mal’. Comme disait au Biafra Kouchner : ‘Une assiette pas défendu est perdu’… Me disant (naïvement) que je donnait une possibilité de futur à ces fantômes.

Alors que celui qui comme toi vient les soigner, les nourrir, s’en va et après, quel avenir si une fois le dos tourné ils retombent dans les griffes des même tortionnaires.

Te trompe pas sur mon propos je critique pas ton action. Je veux faire ressortir que l’une sans l’autre, rien n’est possible dans la durée.

Toi, vous, c’est l’immédiat, l’urgence. Nous c’était l’après ! C’était une fois sauvé donner une vie familiale, sociale l’espoir de construire une vie.

Tu as vécu l’ambiance des camps ou pendant des années ils deviennent des animaux. Plus de cohésion ethniques, plus de traditions. Plus de lien, rien que les trafics. Seule réunion publique : L’heure de distribution de la nourriture. Ces camps qui deviennent des bouillons de culture avec la durée.

Une partie de mon travail était de ne pas sombrer dans ce genre de regroupement néfaste.

De maintenir les villages, et les provinces comme d’origines.

J’ai œuvré pour assurer leur sécurité contre souvent les autorités plus malfaisantes que les ‘broussards’

Toi tu as vécu ton séjour noyé dans la crasse et les douleurs. Tu sais maintenant les multitudes de formes que peut prendre la misère avec son éternel compagnons le vice.

Le vice est inhérent à la misère. Les moralistes ‘blancs’ débordant de bons sentiments, de mots de conseils, genre B H L, (Encore un pauvre milliardaire compatissant) sont absorbé par des oreilles avides et inventent des mœurs qui n’existent que dans les journaux.

Les religieux s’appuyaient sur des écrits, bible, Catéchisme, les truands politiques d’aujourd’hui se réfèrent à leurs journaux.

Mais tu verras on survie très bien. Nos capacités d’égoïsme son plus importante que tu ne le crois.

L’égoïsme quel formidable médicament couplé avec l’oubli…..

J’irai te rendre visite en fin d’année. Pour l’instant tu me fou la trouille. J’ai peur d’être contaminé par des confessions.