Petit récit d'une ballade
le haut des garrigues passe le sentier à peine marqué dit du 'Râule' . Tu le suit en direction du sud, face au Pyrénées. Celles-ci par temps clair bordent l'horizon d'un crénelé comme une vieille photos. Le Râule de courbe en courbe, sur trois kilomètres , t’entraînes.. Il débouche entre les hautes roches par une fente étroite sur une combe. la combe 'd'Enselme'. Elle porte le nom du dernier qui y vécu...
Le passage est étroit ,encombré de ronces, qui ce justifie par la rareté des visiteurs....Pourtant cet espace abrité des vents, bénéficie d'un sol un peu moins pauvre et profite d'une humidité nocturne importante. L'endroit déborde de verdures diverses...
Est-il besoin de dire que j’aime les garrigues.
Ces aspects rocailleux. Sa sécheresse endémique, les végétations rabougris, piquante souvent rébarbatives. Mais le fond sonore des collines et des combes me plaît. Quand aux multiple parfums un régal !
J’aime l’air chaud qui danse au-dessus de la pierraille sèche.
J’apprécie le craquant de la végétation.
La rudesse qui rend se paysage si peu passager me convient.
Les surprises qu'offre au coin d’une ruine, un lapin pouilleux qui déboule,une caille qui couine en s'enfuyant....
Des abris en dômes des ronciers si généreux en fruits noir, surgit étonnée une poule faisane.
Outrée de ma présence elle s’enfuit avec un long cri désagréable.
J’ai des endroits en préférence : La combe d’Ancel ou vie le ‘papy’. En suivant le sentier sur un km on débouche, après un raidillon de pierres, sur une combe plus profonde ou une vigne produit encore : La combe de Fontvieille. Dans le bas des éboulis de grès là ou la terre fourni un peu de fraîcheur deux ou trois genévrier fournisse un tapis d’ombre.
Les moineaux et tourterelles du coin connaissent bien ce havre de douceur. Moi à chaque passage je marque un arrêt, j'observe les éboulis alentour, je respire ma vie.
Parfois je m’y installe pour un repas de fromage sur un guignon de pain rassit.
J’aime le pain dur. Je trouve un plaisir particulier à rogner un guignon. Sa dégraisse les dents.
Quelques amandes ou un fruit. Ma plus grande gourmandise un oignon blanc, une tranche de pain, lissé d'une fine couche de saindoux . Du frais qui sent fort...Le bon saindoux, léger et mousseux, d'une blancheur de neige préparé uniquement avec de la panne de porc fraîche.
Par la dessus un rasade d’eau colorée de café. Sacré dié ! Même le ciel me jalouse!
A l'ombre d'un chêne kermès je rêve sur toutes ces ruines, traces émouvantes laissées par nos anciens. Leur savoir faire étonnant. Le courage incroyable qu’ils déployaient pour arracher de quoi survivre de ces terrains arides.
J’aime les Capitelles , les Mazets tous ces ‘busque’ digne des meilleurs architectes.
Bon je vais tirer quelques photos des endroits ou je traîne.