One leçon....

   Les caresses sont indispensables aux sentiments ; comme la feuille de papier aux écrits.

L’attitude la plus goûteuse : Fermer les yeux se laisser bercer par la musique de ta voix.

Laisser les mots que tu prononces graver sur mon esprit les arabesques fluides d’une tendresse vaporeuse.

Vivre l’instant comme un bain de plaisir, la sensation tiède de couler, de me rouler dans l’angora de cette affection tendre que tu m’offres.

Cela pour dire que depuis les premiers jours de notre rencontre j’ai évolué, au moins par le langage. J’étais plutôt genre :

-Salut, comme tu vas !

-J’te trouve chouette, comme nana ! Tu vas ou ! Au boulot, ha tu boss. T’as pas une minute. Viens j’t’invite ! Y a un troquet juste là !

On a bavardé un quart d’heure. Tu m’as dit :

-Il faut que j’y aille. Je vais être en retard. Je t'ai suivi suivi. Une fois sur le trottoir je t’ai serré la main.

-D’accord on s’vois s’oir ? J’vais au ciné, j’suis seul viens si tu veux. A huit heures à la terrasse du Balto.

T’as rien répondu mais le soir tu étais là.

Époque ou raide d’esprit et de corps je savais même pas me baisser. Preuve pour t’embrasser le première fois je t’ai saisi par la taille, soulevée comme une plume pour te donner un baiser.

Quand je t’ai reposée sur tes pieds. Tu as frottée ta taille avec une grimace comique. Je te vois encore dressée devant moi, ton doigt frappant ma poitrine :

Charlie si tu dois à l’avenir m’embrasser encore plus jamais comme ça ! Compris, sauvage !

Penaud, j’ai tenté d’expliquer. Je ne savais pas que…Tu es si petite enfin pas… Bafouillage je perdais pieds. Alors tu as pris ma main. M’as attiré sur un banc :

-Regarde met ton bras autour de moi. Oui, là. L’autre aussi ? Sans trop serrer. Maintenant embrasse moi comme tout l’heure.

Ce jour là j’ai eu ta première leçon. Tu venais de débuter ma rééducation…